LE SUICIDAIRE.

Il était solitaire
Mais avait du caractère.
Il détestait les commères,
Qui ont la parole légère.
Il s'occupait de ses affaires
Sans jamais faire de manières.

Il connaissait la galère,
Et vivait dans la misère.
Le matin, même en hiver,
Il traversait la poussière.
Il partait travailler le fer
Pour que sa famille prospère.

C'était un homme ordinaire
Marié à une ménagère.
Leur amour était sincère
Il allait devenir père.
Mais on l'envoya dans le désert,
Où alors il connut la guerre.

Il y connut l'enfer,
Haïssait la Terre entière.
Il n'avait plus de repères,
Rien que l'odeur de la chair.
Il avait enterré ses confrères.
Comme son pays en était fier!

Il remua ciel et terre,
Retrouva sa Bérengère,
Qui était maintenant mère.
Mais il avait bien trop souffert,
La guerre avait posé des barrières,
Il était devenu trop amer.

Plus rien ne lui était cher.
Seule la mort lui serait salutaire.
Il attrapa son revolver,
Et récita une prière.
Cette folie serait la dernière.

Pas de retour en arrière.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire