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[any]
Il était une fois, dans un pays lointain, vivait une princesse qui n'avait pas d'anus. Dès le jour de sa naissance, la servante qui l'avait fait venir au monde avait remarqué cette particularité. Or, elle n'en avait jamais touché un mot au roi et à la reine de peur des conséquences que cela aurait sur la famille royale. En effet, le roi et la reine étaient de bon souverains, très aimés des villageois. Une anomalie chez leur héritière aurait été une catastrophe. Le peuple aurait pu se rebeller contre eux et penser que la princesse était un monstre, ou bien une sorcière - ce qui l'aurait conduite directement au bûcher. Pendant de nombreuses années, la servante avait gardé ce lourd secret pour elle seule. Cela fût aisée pour elle, car elle avait été la nourrice et servante personnelle de la princesse. Elle seule s'était alors occupée de l'habiller ou de lui faire sa toilette. La princesse, quand à elle, ignorait qu'il lui manquait un orifice. Elle n'avait en effet jamais vu d'anus et on lui avait apprit qu'il ne fallait jamais parler de ce qui se trouvait sous ses jupons. La servante, bien qu'inquiète pour la santé de la princesse ne lui en avait jamais parler pour ne pas l'effrayer. Lorsque après quelques semaines elle avait vu que l'anus manquant de la princesse ne nuisait pas à sa santé, elle avait cessé de s'en soucier.
Un beau jour, le roi et la
reine partirent en voyage d'affaires dans un royaume voisin. La
princesse resta donc seule au château avec les domestiques. Elle
profita de l'absence de ses parents pour se rendre au village donner
du pain aux miséreux du royaume. Le peuple l'aimait pour la grande
bonté qu'elle avait hérité de sa reine mère. Elle donna son
dernier morceau de pain à un jeune homme affamé puis retourna au
château. Lorsqu'elle rentra, un domestique s'occupa des chevaux et
de la charrette qui avait servi à apporter le pain au village,
tandis qu'un autre courrait vers elle le visage défait. Le
domestique lui apprit que le roi et la reine étaient tombés dans un
embuscade lors de leur retour au château et que les brigands avaient
volé tout leur or et les avaient tués. La princesse fût dévastée.
Mais ce n'était pas tout. Les brigands avaient également lancé une
menace contre la princesse, réclamant tout l'or de la famille royale
et leurs propriétés en échange de sa vie. La princesse fût
contrainte d'accepter et quitta le château qui appartenait désormais
aux bandits.
La princesse se retrouva sans
le sou, hors du seul endroit qu'elle n'avait jamais connu.
Maintenant qu'elle n'avait plus de protection, le village lui faisait
peur ainsi que les mendiants qui étaient prêts à tout pour
quelques miettes. Elle devint peu à peu comme eux et après quelques
jours seulement, la princesse se mêlait parmi les pauvres et
partageait leur quotidien. Il y avait une petite taverne où la
princesse aimait prendre un repas lorsqu'elle sortait au village
contre le gré de ses parents. Elle avait maintenant la possibilité
d'y aller mais n'avait plus le moindre sou pour y acheter quoi que ce
soit. Elle se contentait donc de rester devant la porte à respirer
la bonne odeur des tartes et des ragoûts lorsqu'un client entrait ou
sortait. Un jour, alors qu'elle respirait le fumet de sa tarte au
citron meringuée préférée, une vieille dame s'approcha d'elle et
lui dit qu'elle l'avait souvent vu faire cela. La princesse lui
expliqua pourquoi elle restait ici à longueur de journée, et la
vieille dame lui dit qu'elle savait comment lui obtenir de la tarte
au citron. La princesse en avait l'eau à la bouche. Elle suivit donc
la vieille dame et se retrouva dans une petite maison. Lorsqu'elle y
entra, la princesse trouva impossible que qui que ce soit habite
réellement là. Il n'y avait qu'un comptoir sur lequel était posé
un énorme livre et un encrier. Tout autour d'elle il y avait des
portes qui menaient à différentes pièces, et un escalier pour
aller à l'étage qui était tout comme le rez-de-chaussée. La
vieille dame alla chercher un paquet derrière le comptoir et le lui
donna. Elle lui tendit un parchemin qui servait de contrat de travail
en expliquant que, pour avoir de l'argent, il lui suffisait de mettre
sa tenue et d'obéir aux ordres qu'on lui donnait. La princesse n'en
demanda pas plus et signa. Elle fût ensuite conduite à sa chambre
dans une pièce du premier étage. On la laissa seule et le princesse
fût heureuse de pouvoir enfin s'allonger dans un vrai lit et de se
rafraîchir quelque peu.
Alors qu'elle ne s'était pas
encore rhabillée, quelqu'un frappa à la porte et ouvrit sans même
attendre de réponse. La princesse, surprise, cacha son corps nu avec
la couverture du lit. La vieille dame suivie d'un homme, apparut et
lui dit de laisser ce plaisir au patron. La princesse ne comprit pas.
Elle ouvrit le paquet et découvrit un morceau de tissu qui n'en était
pas un à ses yeux. La vieille dame partit et la laissa seule avec le
« patron ». Elle comprit donc qu'elle avait signé pour
être fille de joie.
Le visage du jeune homme lui
était familier. C'était l'un des paysans à qui la princesse avait
donné du pain le jour où elle avait appris la disparition de ses
parents. Ce souvenir la fit fondre en larmes. C'était le jour où
elle avait tout perdu et qui l'avait conduite jusqu'à cette chambre.
Le jeune homme qui ne l'avait pas reconnue dans ce piteux état lui
demanda ce qui n'allait pas. La princesse lui raconta alors son
histoire et ce qui l'avait menée à cette misérable vie. Le jeune
homme attristé par cette histoire lui expliqua qu'il ne venait dans
les bordels que pour proposer aux jeunes femmes de changer de vie et
de travailler chez lui comme domestiques. Comment un mendiant
pouvait-il avoir des domestiques ? Elle ne comprenait pas. Le
jeune homme expliqua que son père était l'un des rebelles qui
s'étaient emparés du château de la princesse et qu'à présent, il
s'occupait de donner une vie meilleure aux paysans du village avec
cet argent. Mais son père n'en savait rien. Les rebelles ne
voulaient garder l'or que pour eux afin de vivre dans le plaisir et
la richesse, en se souciant peu du sort des autres villageois. Le
jeune homme agissait donc en secret. Il voulait donc aider la
princesse mais elle devait accomplir son travail pendant au moins un
mois. Mais il y avait une solution. Le jeune homme proposa d'être le
seul client de la princesse pour le mois à venir. Il viendrait tout
les jours, passerait ses journées dans la chambre de la princesse,
et payerait ce montant fixé à la patronne du bordel pendant un mois
sans ne rien faire contre le gré de la princesse.
Tous les jours le jeune homme
venait donc au bordel du matin au soir. Il passait ses journées à
discuter avec la princesse, à jouer ou à lire. Évidemment il y
avait des moments ou le jeune homme s'absentait pour faire ses
besoins. Comme la princesse n'avait pas d'anus, elle ne comprenait
pas toujours ce qu'il pouvait se passer pendant les longues absences
du jeune homme. Mais elle n'osait pas en parler. Peu à peu ils
devinrent très proches. Le jeune homme n'osa avouer ses sentiments
car quelque soit la situation, la princesse restait une princesse, et
lui, le fils d'un traître au royaume. Mais la princesse ne s'en
souciait pas. Elle aussi aimait le jeune homme. Bien que cela fût
incorrect, la princesse fit le premier pas et avoua ses sentiments.
Ils se promirent alors de se marier dès que la princesse aurait
retrouvé sa liberté. Mais plus le temps passait plus ils devenaient
intime. Puis un jour, la princesse et le jeune homme voulurent se
découvrirent. Ils se retrouvèrent donc nus l'un et l'autre. La
situation les intimidait et les rendait maladroit. Le jeune homme fit
tomber un vêtement sur le sol, et se baissa pour le ramasser. Il
était dos à la princesse qui vît qu'il y avait chez le jeune
homme, quelque chose qui n'existait pas chez elle. Elle se demanda
alors s'il n'y avait que les hommes qui en avait ou si le problème
venait d'elle. Cela était très gênant et la princesse demanda au
jeune homme de l'excuser et remettre leurs projets à plus tard. Dès qu'elle fût seule, la princesse examina son « emplacement ». Elle se demanda pourquoi le jeune homme avait un « trou » à cet endroit
là et à quoi il pouvait bien servir. Peut-être était-ce comme sur
les briques de lait ? Il fallait peut-être appuyer avec son
doigt pour faire un trou. Peut-être même que quelque chose en
sortirait ? Elle appuya alors à cet endroit aussi for qu'elle
le pût. Mais rien ne se passait. Elle finit donc par se demander si
ce n'était pas la jeune homme qui était anormal.
Pendant
longtemps la princesse ne pensa plus à cette anomalie. Elle oubliait
ses soucis grâce aux livres que son ami lui apportait. Voyant la
passion de la princesse pour les histoires, le jeune homme l'invita
un jour à visiter la bibliothèque de la ville. La princesse en fût
plus que ravie. Elle passa sa journée à regarder autant de livres
qu'elle le pût : les contes, l'Histoire, les sciences,… puis
au détour d'un rayon, elle trouva les livres de biologie. Cette
fameuse question de « trou » lui revint à l'esprit. Elle
feuilleta les livres et apprit que tout le monde en possédait,
hommes et femmes, depuis la naissance. Cette chose portait le nom d'
« anus ». Mais à quoi cela pouvait bien servir ? Ce
livre ne l'expliquait pas. Dans un dictionnaire, elle trouva cette
définition : « L'anus,
en anatomie, est l'orifice terminal du tube digestif. Sa principale
fonction est d'évacuer périodiquement les résidus de la digestion.
Seules
les Kérokés
ne
possèdent
pas d'anus
». La
princesse était stupéfaite d'en apprendre autant. Elle était donc
une Kéroké !
Les
Kérokés étaient un peuple qui vivait à la frontière du royaume.
Ses habitants ne se mêlaient pas au reste de la populace, mais
personne se savait pourquoi. La princesse décida de ce rendre au
camp des Kérokés. Comme tout le monde elle savait qu'il était
dangereux d'y aller : lors de ses cours lorsqu'elle vivait
encore au château, on lui avait appris qu'un accord avait été fait
il y avait plus de mille ans entre le roi et le maître des Kérokés.
Aucun membre du royaume ne pouvait de rendre au camp des Kérokés
sous peine de mort. Nul ne savait pourquoi le roi de l'époque avait
accepté cet accord. Mais après tout, la princesse était une
Keroké ! Peut-être que le Maître serait clément avec elle.
Elle fût sortie de ses pensées par le jeune homme qui lui dit qu'il
était temps de rentrer au bordel. La
princesse reste songeuse tout le reste de la journée. Son ami le
remarqua mais ne dit mot, se demandant ce qui pouvait autant
perturber la jeune femme. A
la nuit tombée, la princesse enfila une cape et sortit de sa chambre
sur
la pointe des pieds. Le plus discrètement possible, elle sortit du
bordel et s'éloigna de la ville. Une fois certaine que personne ne
la suivait, elle prit la direction du camp des Kérokés.
Le
chemin fût long et fastidieux. Du haut de la colline d'où elle
arrivait, la princesse pouvait voir de loin ce qui se passait sur le
camp. Lorsqu'elle arriva à quelque mètres du camp elle se pris le
pied dans une corde et une énorme cage faite en cannes de bambou
tomba sur elle. Elle était prise au piège ! Au même moment on
sonnait une cloche dans le camp. Un signal d'alarme ? Mais
au lieu de se diriger vers la colline, les hommes Kérokés courraient
dans la direction opposée en hurlant, tandis que femmes et enfant se
tenaient devant leur tente pour voir ce qui se passait. Quelques
minutes plus tard trois autres hommes quittèrent le camps pour venir
vers la princesse. Ils la libérèrent de la cage et lui attachèrent
les mains pour la mener jusqu'au camp. On la fît asseoir près du
grand feu autour duquel les tentes étaient installées. Les
trois hommes firent la garde jusqu'à ce que les autres hommes
arrivent traînant un autre prisonnier. Elle reconnût aussitôt son
ami. Sans un mot on les fouilla, et on les enferma dans une cage,
près de la plus grande tente du campement, alors que les deux amis
tentaient de communiquer avec les Kérokés. Lorsqu'ils furent seuls, le jeune homme expliqua à la princesse qu'il avait monté la
garde devant le bordel car il se doutait que quelque chose l'avait
troublée lors de l'après-midi et l'avait donc suivie jusqu'au camp
des Kérokés. Malgré les demandes de son ami, la princesse refusa
de lui avouer les raisons de sa présence. Ils restèrent enfermés
tout le jour suivant. Et ce n'est qu'à la nuit tombée, qu'on les
fît sortir pour les mener à nouveau près du feu.
Devant
eux se tenait un homme très âgé sur un grand fauteuil en bois. Il
était si haut que des marches étaient installées devant pour le
faire monter. Il s'agissait surement du Maître. Lorsqu'il prit la
parole, il leur expliqua qu'ils avaient enfreint l'Accord Sacré et
que par conséquent, ils méritaient la peine de mort. Le maître leur demanda ensuite s'ils avaient un dernier mot à dire avant de se
faire jeter au feu. La princesse prit la parole la première et
expliqua qu'elle était Kéroké. Aussitôt des cris d'exclamation et
des murmures se rependirent parmi les Kérokés qui assistaient au
jugement. Une Kéroké s'écria « Mensonges ! » et
tous le monde la hua. Le Maître leva la main pour imposer le
silence. Il lui demanda si elle avait des preuves de ce qu'elle
disait. La princesse tourna le dos au Maître et se pencha en avant.
Le Maître comprit et fît signe au Kéroké qui était près d'elle.
Le Kéroké releva la robe de la princesse et lui écarta les fesses.
Les exclamation se firent entendre de nouveau parmi la foule. La
princesse se tourna vers son ami qui était resté bouche-bée depuis
sa révélation. La princesse fût alors menée dans la tente du
Maître.
Lorsque
le Maître entra, il fît signe au garde de s'en aller. Une fois les
gardes partis, le Maître libéra la princesse et lui demanda
pourquoi elle était venue après tant d'années. La princesse lui
avoia qu'elle n'avait découvert que la veille qu'elle était une
Kéroké. Elle lui expliqua également qui elle était au royaume et
ce qui lui était arrivé depuis l'invasion des brigands. La
princesse avoua être venue près des siens dans l'espoir de trouver
de l'aide auprès d'eux afin de reprendre le pouvoir et sauver son
peuple d'adoption de la misère qui régnait dans le royaume.
Lorsqu'elle eût terminé, le Maître prit la parole. Il lui expliqua
le grand secret de l'Accord Sacré : le roi qui régnait à
cette époque était tombé éperdument amoureux de la fille du
Maître Kéroké. Les Kérokés étant persécutés à l'époque pour
leur différence, le Maître avait accepté que le roi épouse sa
fille à condition qu'il accepte l'Accord Sacré. La princesse était
donc sa descendante. En réfléchissant, la princesse comprit que sa
servante au royaume avait tenu le secret pour la protéger. Le Maître
ajouta que puisqu'elle était l'héritière légitime d'un Maître
Kéroké, qu'elle faisait partie des leurs et qu'il était de son
devoir de l'aider.
Ils
sortirent tous deux de la tente. Le Maître reprit sa place sur son
fauteuil et résuma la situation à son peuple. Tout le monde fût
ébahi. Il se tourna ensuite vers l'ami de la princesse et lui donna
son tour de parole. Il allait commencer à parler lorsque la
princesse lui coupa la parole pour expliquer au Maître que ce jeune
homme était venu avec elle et l'avait protégée de bien des
malheurs. Le Maître fût clément et libéra le jeune homme pour
avoir sauvé la princesse, mais ajouta qu'au moment de partir pour
libérer le château, il serait banni du territoire Kéroké à
jamais. Ils acceptèrent et remercièrent le Maître.
Pendant
deux jours, les Kérokés établirent une stratégie pour que la
princesse reprenne le contrôle de son royaume. Au troisième jour,
ils attendirent la tombée de la nuit pour prendre la direction du
château. L'armée contourna le village pour plus de discrétion et
arriva pas la forêt, à l'arrière du château. Munis de cordes et
de haches, ils parvinrent à éliminer tous les brigands qui
surveillaient le parc. Ils pénétrèrent ensuite à l'intérieur du
château en silence et tuèrent tous les brigands dans leur sommeil,
excepté le père du jeune homme qui fût exilé. La princesse était
très étonnée de la discrétion et de l'efficacité des Kérokés.
Elle avait retrouvé sa couronne, son peuple, son royaume.
Quelques
jours plus tard, une fois l'ordre rétabli, la princesse fût
couronnée et épousa le jeune homme qui l'avait aidé autant qu'elle
l'avait fait avec un morceau de pain. Ils vécurent bien évidemment heureux et eurent beaucoup d'enfants qui avaient un anus, tout comme
leur père.
Ok, ce texte est absolument incroyable. Bien joué.
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